Article
Sommaire
On aime rouler vite.
Et pourtant, intellectuellement, de nombreuses raisons incitent à tenter de rouler à 120 voire 110 km/h sur autoroute :
- économies de carburant – pour les thermiques
- préserver sa batterie – pour les électriques
- sécurité au volant – pour tout le monde – la vitesse étant à la fois un facteur déclencheur des accidents et un facteur aggravants
Et pourtant ! On est tous tentés de se mettre à 130 (on a le droit !), voire à 136 km/h (pour éviter de se faire flasher par les radars) et même faire des pointes à plus (pour dépasser un lambin ou se détendre un peu parce qu’il n’y a personne ou encore parce qu’on est pressé).
Mais pourquoi ?
C’est notre cerveau qui nous joue des tours.
On vous explique tout dans cet article.😉
Difficile de ne pas rouler vite
Qui n’a pas un jour roulé à plus de 130 km/h sur autoroute ? 😁
- parce que le radar ne prend pas cette vitesse comme référence,
- parce que c’est grisant,
- pour rattraper un retard
- parce que d’autres le font
En fait, TOUT LE MONDE aime rouler vite, et c’est normal.
Oui, oui, vous avez bien lu : c’est normal !
Cela s’explique par la manière dont fonctionne notre cerveau.
C’est à cause des biais cognitifs du cerveau. Les biais cognitifs, c’est un peu comme les illusions d’optique : ce sont des habitudes de pensée qui nous jouent parfois des tours.
Par exemple : vous savez que les droites ont exactement la même taille.
Et pourtant vos yeux persistent à vous faire penser qu’elles ont une taille différente…🤪
Et bien, c’est la même chose pour le cerveau.
Vous l’avez peut-être d’ailleurs expérimenté dans la conduite sur neige ou sur glace : dans le cas d’une glissade par l’arrière du véhicule, le mieux est de tourner le volant dans le même sens que la glissade. Ce qui est absolument contre-intuitif !
En fait, il faut se résoudre à ce que notre cerveau ne nous fait pas toujours réagir correctement :
- il pense que rouler plus vite fait gagner du temps – (bon, si on fait le calcul, 100 km à 140 km/h -> 43 mn – 100 km à 130 km/H -> 46 mn – 3 minutes à peine d’écart, juste le temps de chercher sa clé…) (et, même, avec les feux, les embouteillages, on n’est même pas sûr de gagner ces minutes-là)
- il pense que les accidents n’arrivent qu’aux autres (biais d’optimisme)
- il a irrésistiblement envie d’imiter les autres sur la route (si les autres roulent vite, je peux aussi) ou ses pairs (biais de conformité sociale)
- il se considère comme prudent (biais d’autocomplaisance)
- il n’aime pas perdre, même 3 minutes (aversion à la perte)
Et, pour couronner le tout, il semblerait qu’on ait un “neurone de la vitesse”…
Et si on rajoute à tout cela que la vitesse est devenue une vertu cardinale de notre société (on aime que internet aille vite, que le train aille vite, …), vous savez pourquoi il est super difficile de lutter contre cette envie de vitesse.
Tous ces biais expliquent largement pourquoi les arguments classiques et les campagnes de prévention routière ne fonctionnent pas (ou pas bien).
On peut vous dire que vous ne perdez pas de temps, que vous allez consommer plus, que vous émettez plus de CO2, que vous allez payer plus d’amendes ou perdre des points, … votre cerveau écoute poliment, mais n’enregistre pas.🤪
Les gros rouleurs, encore plus affectés
Les plus gros rouleurs doivent lutter contre 4 caractéristiques particulières :
- ils roulent beaucoup et leurs biais d’optimisme et d’autocomplaisance se conjuguent à un biais de confirmation : “je pense que les accidents n’arrivent qu’aux autres, et je me le suis confirmé de nombreuses fois, vu le nombre de kilomètres que je parcours…”
- ils roulent beaucoup et ont encore plus envie d’arriver plus tôt chez leur client ou à maison car c’est déjà ça de gagné. Même, si, en vrai, ce temps a été perdu avant à discuter un peu trop longtemps ou à chercher ses clefs.
- ils roulent beaucoup et doivent lutter contre l’ennui. Peu de tâches sont mentalement aussi exigeantes que la conduite. Selon des recherches récentes, il faut trouver un équilibre délicat entre concentration et ennui.
- ils roulent beaucoup et, souvent, font partie d’un groupe de personnes qui roulent beaucoup, dans lequel l’habitude est de rouler vite… Dur dur de lutter contre ce biais de conformité sociale…
Alors, quels arguments pour rouler moins vite ?
Au-delà des arguments que votre cerveau a trop entendu et n’écoute plus comme les économie d’énergie et d’argent (le carburant et les amendes !), la protection de la planète ou encore la baisse des accidents, nous avons des arguments intéressants à vous faire valoir :
1. Voitures électriques
Entraînez-vous maintenant à rouler moins vite, cela va être indispensable quand vous passerez à l’électrique. Parce qu’au-delà de 110 km/h, la batterie se vide ultra vite… et vous risquez la panne.
2. Exemplarité
Vous n’avez pas peur d’avoir un accident ? Et si, à cause de vous, certains se tuaient ? On vous parlait du biais de conformité sociale. Ils semble que si une personne valorise le fait de rouler vite dans un groupe (en particulier s’il s’agit du manager), cela donne envie à tous les autres de rouler vite également. Et il a été prouvé que les enfants apprennent aussi en imitant leurs parents. S’ils voient que la norme c’est de conduire vite, il y a fort à parier que vos enfants conduisent vite aussi…
3. Stress
On parlait de la fatigue de rouler de nombreux kilomètres, mais on oublie souvent de parler de la sur-fatigue que génère la vitesse. On parle aujourd’hui beaucoup de burn out : ne faudrait-il pas apprendre à ralentir au volant ?
4. Se valoriser
Rouler moins vite, c’est l’occasion de se distinguer des autres et d’être le leader d’un nouveau mouvement en interne et de contribuer aux actions mises en place pour préserver le climat.
Comment lutter contre son cerveau ?
La vraie bonne tactique, c’est de décider de lutter contre son cerveau.
Alors, oui, ce n’est pas facile !
Nous avons enquêté auprès de plusieurs personnes et voilà ce qu’elles nous ont dit :
- prendre la décision : pour changer de comportement de conduite et rouler à la vitesse limite autorisée (ou même en-dessous, c’est encore meilleur pour votre consommation d’énergie :-), il est important de l’avoir décidé, avant de prendre la route. Sans cette décision entre vous et vous, rien ne changera…
- choisir une musique calme pour son trajet : il a été démontré que les musiques calmes incitent notre inconscient à rouler moins vite, à l’inverse d’une musique très rythmée.
- tester une fois : c’est en testant qu’on apprend et qu’on découvre que, oui, on ne met pas moins de temps. Et oui, on consomme moins. Ecoutez les témoignages de ces deux chefs d’entreprise.
5. en parler autour de soi : c’est plus simple de changer si on joue sur le collectif. Faites du choix de rouler moins vite une décision que vous revendiquez autour de vous. D’abord, ca en étonnera plus d’un. Ensuite, ca donnera envie à d’autres de vous suivre.
Et puis… on dit que ceux qui roulent vite ont souvent quelque chose à prouver : virilité, puissance, montrer leur niveau financier. Vous, vous n’avez pas besoin de ça, vous, n’est-ce-pas ? 😉
Nos autres contenus
Article
La physique de l’écoconduite : l’inertie
Découvrez comment la physique et en particulier le concept d’inertie permettent d’expliquer certaines règles d’écoconduite 😉.
Vous êtes bien inscrit à la newsletter WeNow !
Nous vous remercions de vous être inscrit(e) à notre newsletter ! Vous êtes maintenant abonné(e) à nos mises à jour régulières sur nos produits, offres spéciales et événements. Vous ne manquerez plus jamais les dernières nouvelles de Wenow. Merci de votre confiance et à bientôt !
Revenir au site