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Le véhicule électrique, en vrai

3 janvier 2019 - par Valérie Mas

Image décorative.

Il est annoncé comme le mode de transport propre de demain. Largement médiatisé, le véhicule électrique est souvent présenté comme LA solution révolutionnaire bas carbone. Mais attention à l’une utopie du tout électrique. Impact climat réel, usages…. Décryptage de 4 idées reçues sur le véhicule électrique. Et son impact réel.

  1. « Le véhicule électrique est propre »

FAUX. Le véhicule électrique correspond au véhicule nucléaire en France. Il ne faut jamais oublier la question des déchets nucléaires lorsque l’on parle du véhicule électrique. Pourtant, plus personne n’en parle.

Autre élément important :  la production de sa batterie. Elle nécessite l’extraction de lithium, iridium, platine, cobalt et terres rares. Sans eux, il n’y a pas de batteries électriques (ni même de téléphones portables ou de fibre optique…) Mais le problème est que leur extraction massive pose un réel enjeu écologique. Car pour obtenir quelques kilos de métaux rares, il faut extraire des tonnes de terre. Et si la demande explose, ces métaux deviendront encore plus rares…

Enfin, le véhicule propre n’existera pas. Toutes les technologies développées par les constructeurs automobiles vont utiliser de l’énergie. Toutes les énergies finales auront fait l’objet de transformation avant d’être consommées dans les moteurs. La transformation d’énergie primaire en énergie finale génère des déchets dans tous les cas.

  1. « Le véhicule électrique a une empreinte carbone inférieure à celle du véhicule thermique »

FAUX. Les études qui comparent le cycle de vie d’un véhicule électrique à celui d’un véhicule thermique font une hypothèse centrale qui ne tient pas compte des usages réels : Le nombre de km parcourus de 150 000 km sur la durée de vie du véhicule.

Pourtant, les déplacements urbains de particuliers oscillent entre 2000 km et 8000km/an, avec une moyenne de 5000 km/an (environ 25 km/jour). Il faut se projeter sur une période de 30 ans pour comparer des cycles de vie : une aberration dans la vie réelle. L’Ademe nous alerte sur la nécessité d’un kilométrage moyen supérieur à 20 000 km/an pour utiliser un véhicule électrique et explique que les flottes de véhicules électriques partagées ont le plus de chance de correspondre à l’usage adapté au véhicule électrique.

La réalité est que le véhicule électrique est principalement vendu à des particuliers qui vivent en centre-ville de métropole et qui ont un usage insuffisamment intense pour que l’équation économique et écologique soit gagnante.

Tant qu’on ne conditionne pas l’achat d’un véhicule électrique à un usage, on risque d’aggraver la situation. C’est le devoir d’un constructeur automobile d’informer sur cette réalité.

Pire encore. L’Europe incite les constructeurs automobiles à vendre le plus de véhicules dits « Zero emissions » pour atteindre leurs objectifs de réduction du gCO2/km. Certains constructeurs s’apprêtent à faire « don » de véhicules électriques pour éviter des pénalités et atteindre les objectifs de réduction fixés. Quitte à ce que ces véhicules ne soient pas utilisés.

  1. « Réduire l’impact de la batterie est facile, car on peut la recycler »

FAUX. Ou plutôt, pas si simple. Aujourd’hui, ce recyclage nécessite une grande quantité d’énergie et de procédés chimiques, pour séparer efficacement tous les composants de la batterie. Même si plusieurs programmes sont à l’étude pour réduire les coûts et la consommation d’énergie dans le recyclage de la batterie, aujourd’hui, ce recyclage coûte cher.  Il coûte même plus cher que l’extraction. Dans le piège du moindre coût, les industriels préfèrent donc renvoyer les déchets dans les pays de production (en Chine) et s’approvisionner en ressources nouvelles.

  1. Avec l’électrique, plus besoin d’écoconduite »

FAUX. Tout comme le véhicule thermique, un véhicule électrique émet des polluants et du CO2, ne serait-ce que par le frottement des roues sur le sol. Consommation d’énergie, usage de la batterie. Voilà déjà deux éléments à optimiser, grâce au changement de comportement écoresponsable. Il n’y aura pas de révolution durable, sans changement de comportement des automobilistes. Ainsi, avec l’écoconduite vous pouvez économiser jusqu’à 40 % d’énergie.

Donc peu importe le véhicule. Qu’il s’agisse d’un électrique ou thermique, c’est l’adoption des bons gestes économiques et écoresponsables qui permettront de faire de vraies économies écologiques et financières.

D’ailleurs le choix de l’électrique ne sera pertinent que s’il est adapté aux usages réels des conducteurs. Selon les contextes très spécifiques des zones de conduite en question.

Et vous ? Que pensez-vous du véhicule électrique ?