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Émissions carbone : l’automobile (encore) mise à l’épreuve

8 octobre 2020 - par Mathilde Albert

Image décorative.

Durcissement des règles fixées par l’Union européenne, malus CO2 renforcé dès 2021, baisse du bonus électrique… Dans la bataille qui se joue contre le réchauffement climatique, la réduction des émissions de CO2 passe à la vitesse supérieure. Alors, à quoi devons-nous nous attendre ?

L’Union européenne durcit le ton pour 2030

C’est un serrage de vis dans les règles de l’art : l’Union européenne a modifié son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui passe de -40% (par rapport à 1990) à … -55%. Sur le papier, c’est une bonne nouvelle pour le climat. Mais la réalité colle-t-elle à la théorie ? L’Union européenne est un fer de lance de la réduction des émissions carbone dans le monde. Ce nouvel objectif pour 2030 fait partie intégrante de son projet de loi climat, présenté le 4 mars 2020, qui vise la neutralité carbone en Europe à l’horizon 2050. Nous avons donc encore quelques années pour atteindre l’équilibre entre nos émissions carbone et leur absorption (capture, séquestration).  Mais concrètement, comment cela va-t-il se matérialiser ? Accrochez vos ceintures car ça va swinguer.

Un boulevard pour le « tout électrique » 

« On change la règle du jeu à la mi-temps » soulignait un journaliste du Point en septembre. Pour les constructeurs automobiles qui étaient en train de s’adapter aux nouvelles normes, il faut mettre un coup de collier supplémentaire. Problème : cette pression risque d’accélérer l’électrification de l’industrie automobile (et la montagne de batteries qui va avec). En effet, pour répondre dans un délai aussi court à ce nouvel objectif, on ouvre un boulevard aux véhicules électriques. Mais est-ce une bonne nouvelle pour autant ? 

Un véhicule électrique a davantage pollué à sa sortie de l’usine qu’un véhicule thermique. Sur les longs trajets, il vaut mieux lui préférer l’hybride (moins polluant). Et s’il n’est pas utilisé assez fréquemment, la batterie s’use et doit être changée (ce qui pollue davantage). De plus, le véhicule électrique n’est aussi (peut-être) qu’une transition avant le déploiement d’ici deux à trois décennies des véhicules roulant à l’hydrogène vert : dans ce cas, que fera-t-on du parc électrique devenu obsolète ? Comment allons-nous recycler toutes ces batteries ? Et que deviendront les initiatives de constructeurs comme BMW, qui travaille actuellement à l’élaboration de carburants de synthèse pouvant faire fonctionner proprement (et sans grande modification) les voitures actuelles ?

Renforcement du malus CO2 et baisse du bonus électrique en France

Le Ministère de l’économie a annoncé cet été son projet de budget 2021. Au programme ? Le renforcement du malus CO2, fixé à 131 grammes à partir du 1er janvier 2021 puis à 123 grammes en 2022. Il concerne tous les véhicules émettant plus de 138 grammes de CO2 au kilomètre et peut monter jusqu’à 20 000 euros. « Si l’on voulait véritablement faire du dispositif de bonus-malus un instrument au service de la transition écologique, le montant des bonus suivrait au contraire la même progression » a dénoncé la Plateforme automobile (PFA), qui représente les entreprises du secteur en France. Car l’autre effet « kiss cool » qui rafraîchit l’ambiance est la baisse de la prime à la conversion, qui passera à 6000€ en 2021 (contre 7000€ actuellement) puis 5000€ en 2022 pour l’achat d’un véhicule électrique et de 2000€ à 1000€ en 2021 pour les véhicules hybrides rechargeables.

Alors oui, l’achat d’un véhicule neuf a un vrai coût écologique et nous pensons chez WeNow qu’il existe des alternatives avec de meilleurs résultats (éco-conduite, modification des habitudes de transport…). Notre crainte à ce stade ? Que la baisse du bonus électrique pousse à l’achat en masse de nouveaux véhicules pour bénéficier des dernières aides. « La part de marché des véhicules électriques a quasiment quadruplé en un an, passant de 1,8% pour les véhicules particuliers en 2019 à 6,1% en 2020 » se félicitait récemment Bruno Le Maire. « Près de 55 000 véhicules électriques ont été vendus depuis le début de l’année ».

Alors, comment agir concrètement sur nos émissions carbone ?

La voiture à zéro émission n’existe pas (encore). Construire et détruire des véhicules créent des gouffres de pollution. Nous le voyons avec les véhicules électriques dont la fabrication n’est ni plus ni moins qu’une externalisation de nos émissions carbone vers les pays producteurs de batteries. Or, le réchauffement climatique est un problème global qui ne s’arrête pas aux frontières. A vouloir aller trop vite, nous risquons de nous prendre un mur. Alors pour agir dès maintenant sur nos émissions carbone, il existe une méthode en 3 temps : mesurer, réduire et compenser. C’est la méthode prônée par l’ONU, c’est aussi notre méthode chez WeNow. Mesurer les émissions réelles avec notre solution connectée, pour pouvoir les réduire grâce à l’éco-conduite et de nouvelles habitudes de transport. Et compenser nos émissions incompressibles avec des projets de reforestation, comme ce que nous faisons avec l’Office national des forêts !