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Faut-il faire peur pour faire passer à l’action pour le climat ?

25 avril 2023 - par Aude Caussarieu

Icône d'horloge. 3 min
Image décorative.

Chez WeNow, on a fait le pari d’utiliser des émotions positives pour faire passer à l’action pour le climat, et c’est assez osé.
On vous explique !

Faire peur, ça paraît une bonne idée, non ?

Quand on a compris les enjeux du réchauffement climatique, c’est normal d’avoir des émotions négatives :

  • quand on voit les risques encourus, on a peur.
  • et quand on voit que des personnes au pouvoir ne bougent pas, on est en colère.

On a l’impression que ce sont ces émotions négatives qui nous ont fait changer et passer à l’action. Alors, quand il s’agit de construire une formation ou un atelier comme la Fresque du climat, on met le paquet sur ce qui fait peur. On se dit qu’il faut marquer les gens, faire un « électrochoc climat ».

Mais est-ce que c’est efficace 🤔 ?

Faire peur, ça ne marche pas pour passer à l’action pour le climat

Valérie Mas a posé la question à Delphine Labbouz, docteure en psychologie sociale, dans un épisode du podcast En Route !.
Selon Delphine, et selon les résultats de la psychologie, les appels à la peur, ça peut marcher. Mais uniquement si on accompagne les personnes à qui on a fait peur en leur donnant tout de suite des solutions qui fonctionnent vraiment.
Dans le cas du climat, les actions individuelles que l’on propose en général à l’issue d’un atelier de sensibilisation (on pourrait dire d’un « atelier qui fait peur ») ne permettent pas de rassurer. Il ne suffit pas que je trie mes déchets, que j’arrête de prendre l’avion et de manger de la viande pour sauver le climat 😔.

Le piège des émotions négatives

En fait, l’effet est encore plus pervers.
Reprenez la photo de couverture de cet article qui titre : « il n’y a pas de planète B ».
En la regardant, quel est votre sentiment ? Du stress, et surtout un sentiment de grande impuissance, non ? « Que puis-je faire ?« 
Quand on ne sait pas proposer aux personnes une vraie solution efficace et facile au problème, pour éviter de souffrir, une partie vont se mettre dans le déni. Elles vont alors chercher à éviter toutes les conversations sur le climat. C’est d’ailleurs ce que dit le psychologue Jacques Lecomte au micro du podcast En Route ! : « Plus on fait peur aux gens, plus ils trouvent des moyens de se rassurer non pas en changeant de comportement mais en changeant leur mentalité.« 
Alors, si notre objectif est que le plus grand nombre de personnes s’intéresse au climat et passe à l’action, c’est totalement loupé. 😓

Un cadrage positif

Alors chez WeNow, on a choisi d’écouter les psychologues, et de faire tout l’inverse. On a choisi de faire un cadrage positif 🤩.

Montrer les bénéfices

L’idée du cadrage positif, c’est de mettre l’accent sur les bénéfices que l’on peut avoir en changeant de comportement.

  • En écoconduisant, on émet moins de CO2, on économise de l’argent, et on est moins stressé au volant !
  • En agissant pour réduire le nombre de mails qu’on reçoit, on diminue l’impact du numérique sur la planète et surtout on diminue sa charge mentale !
  • En prenant le vélo au lieu de la voiture pour venir au travail, on émet moins de CO2, mais surtout on se bouge et donc on a moins mal au dos.
  • Etc.

Chez WeNow, on a donc fait un gros travail pour présenter toutes nos formations sous l’angle de ce qu’elles apportent comme autres bénéfices personnels.

De la culpabilité à la fierté

Les formations et les communications sur le climat sont aussi très souvent culpabilisantes 😔 . On pointe ce que les personnes font mal. Or comme le dit Valérie Mas, personne ne se lève le matin en disant “je vais prendre ma voiture pour polluer”.

Parfois, on fait un mauvais comportement pour le climat en ayant déjà de la culpabilité. Nous culpabiliser davantage ne va pas nous aider à agir mieux. C’est aussi ce qu’explique aussi Delphine Labbouz dans le podcast En route !. Dans une de ses études sur le gaspillage alimentaire, elle a observé que les personnes qui jettent de la nourriture périmée le vivent très mal. Elles se sentent coupables car elles savent que ça n’est pas bien. Alors au lieu de chercher à les enfoncer davantage, Delphine et ses collègues ont travaillé sur un programme qui insiste sur les moments où les personnes font l’action qui leur permet d’éviter de gaspiller. L’objectif est de valoriser les personnes sur ces bons gestes, de leur faire ressentir de la fierté, et donc des émotions positives. Et ça marche ! Les personnes font ces gestes plus souvent, elles anticipent davantage, et au final, elles gaspillent moins de nourriture 💪.

Chez WeNow, c’est pareil. On fait en sorte de montrer aux personnes ce qu’elles font déjà de bien, pour qu’elles en soient fières et qu’elles le refassent plus souvent. Et qu’elles aient même envie d’aller plus loin !