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“En 6 mois, nous avons divisé par deux les survitesses” – SUEZ Consulting

18 septembre 2023 - par Valérie Mas

Image décorative.

L’activité Conseil & Ingénierie de SUEZ, SUEZ Consulting, a mis en place dès 2020 un plan de mobilité ambitieux.
Objectif : réduire les émissions de CO2 de sa flotte automobile et les risques d’accident.

Chez WeNow, nous sommes particulièrement impressionnés par 3 axes de leur démarche :

  • le pragmatisme : les chiffres permettent de suivre les actions. Et si une action ne fonctionne pas, on tente autre chose.
  • la mesure : au cœur du dispositif WeNow équipe la flotte automobile et permet d’identifier les axes sur lesquels avancer, de mesurer les progrès, ou non,… L’ensemble des prises de décisions sont renforcées des données collectées.
  • l’implication du management au plus haut niveau : le plan est porté avec conviction par le DG lui-même, qui fait régulièrement le point sur la cohérence des actions vis-à-vis de la feuille de route, les données remontées… Preuve de l’importance qu’il accorde à ce sujet et qui en fait, selon nous, son succès.

Bruno Hervet, DG de SUEZ Consulting, répond à nos questions.

Pourquoi avoir consacré de l’énergie à la mobilité : la mobilité est-elle un enjeu pour SUEZ Consulting ?

Bruno Hervet – Absolument, et même un enjeu à plusieurs titres !
Comme le nom de notre entreprise l’indique, nous vendons des prestations de conseil et d’ingénierie. Nos équipes sont très souvent sur le terrain avec nos clients ; les déplacements représentent donc une part non négligeable de notre structure de coût. C’est presque autant que les bâtiments !
Ensuite, notre métier, c’est de conseiller et d’accompagner nos clients sur des questions… liées aux enjeux environnementaux. On ne peut être légitime pour les conseiller si on ne porte pas soi-même une attention particulière à son empreinte environnementale ! Or, les déplacements représentent 52 % de nos émissions – 32% pour les trajets strictement professionnels et 20% pour le domicile-travail. Deux tiers de ces déplacements s’effectuent en voiture… C’est donc un sujet qu’il est indispensable de prendre à bras-le-corps.
Enfin, la sécurité routière est notre premier risque. Nous avons très peu d’accidents responsables. Mais on observe, à travers les données remontées par WeNow, certains comportements dangereux au volant : survitesses, freinages dangereux… On doit agir.

Qu’avez-vous mis en place ?

B. H. – Nous avons déployé de nombreuses actions concrètes :

  • d’abord un accord de télétravail de deux jours par semaine. Le déplacement le plus économe en carbone reste encore celui qu’on ne fait pas
  • nous avons également rédigé une charte de mobilité qui hiérarchise tous les modes de transport en fonction de leur impact et un calculateur mobilité pour faciliter les choix de nos équipes
  • nous avons aussi monté un groupe de travail mobilité qui s’intéresse à tous les freins empêchant les équipes d’agir au mieux
  • nous faisons évoluer notre flotte : électrique, hybride et réduction du nombre de voitures. Avec WeNow, on arrive, en effet, à savoir très précisément le taux d’utilisation des véhicules de service. Quand il n’est pas optimum, on peut réduire le nombre de véhicules de service

Nous avons également mis en place des événements ludiques et fédérateurs, comme :

  • notre Challenge Mobilité qui fait un vrai carton auprès de l’ensemble de nos équipes. Depuis 3 ans déjà, pendant une semaine, les équipes doivent trouver des moyens de venir au bureau “autrement”. Très festif, l’événement réveille la créativité ! Certains de nos collaborateurs à Lyon sont même venus en canoë-kayak au bureau. [Rires]
  • ou notre challenge éco-conduite sur un mois, assorti de formation et de défis, entre nos 34 sites en France métropolitaine et Outremer.

Qu’avez-vous appris ?

B. H. – D’abord, qu’il faut regarder tout ça avec pragmatisme, en s’appuyant sur des données objectives plutôt que sur des incantations abstraites. Des outils comme WeNow sont indispensables.
J’ai aussi découvert qu’on avait un nombre trop important de survitesses. J’ai donc décidé m’adresser à l’ensemble des équipes à travers une vidéo, publiée sur notre réseau social interne, afin de rappeler les bonnes pratiques sur ce point que je ne laisserai pas passer.

Et cette vidéo a fait bouger les choses ?

B. H. – Bien sûr ! Même s’il y a encore des vitesses excessives, les dernières statistiques montrent qu’il y en a moitié moins qu’en janvier !

Incroyable ! Vous pensez que votre vidéo leur a fait peur ?

B. H. – [Rires] C’est vrai que je me suis exprimé de manière assez directe. Je n’étais vraiment pas satisfait et je crois que ça se voyait.
Mais je n’attribuerais pas tout le succès à cette vidéo. Nous avons mené deux autres actions en parallèle.

La première, une action de management des entretiens avec les managers de proximité afin de les responsabiliser.

La seconde action, de communication, complète la première. Tous les mois, nous publions les résultats en toute transparence.

Je crois fermement qu’il est indispensable de tenir un discours clair et responsabilisant, même quand ça ne va pas. Surtout quand cela ne va pas, d’ailleurs !

Selon vous, quels seraient les trois ingrédients indispensables pour faire bouger des lignes sur le plan de la mobilité en entreprise ?

B. H. – En premier lieu, en faire un vrai sujet incarné par l’ensemble de la Direction.
Ensuite, pour que ce soit concret, il faut mesurer.
Et puis, dernier point, il faut être cohérent : savoir célébrer les pratiques vertueuses mais aussi agir en conséquence lorsque les pratiques ne sont pas vertueuses.

Globalement, est-ce que vous êtes satisfait des résultats ? Et sur quoi allez-vous travailler ?

B. H. – On est en bonne voie, c’est certain, mais nous pouvons encore progresser.
Principalement sur trois axes :

  • le renouvellement progressif de notre flotte automobile vers des véhicules hybrides ou électriques
  • l’évolution de nos comportements – et je réitère, le trajet le moins émetteur est le trajet qui n’est pas effectué
  • la poursuite d’une communication sur à la fois ce qui est vertueux et ce qui ne l’est pas.