Sommaire

• Sensibiliser : quel est l’objectif ?
• 6 niveaux de sensibilisation
• Jouer sur les émotions : la clé de la sensibilisation
• Conclusion : sensibiliser ET faire passer à l’action

La sensibilisation au climat est devenue une priorité pour de nombreuses entreprises et organisations.

Cependant la notion de “sensibilisation” reste floue : qu’attendent les entreprises ? Comment mesure-t-on l’efficacité de ces efforts de sensibilisation ?

Notre experte en didactique, Aude Caussarieu, a parcouru la littérature pour élaborer une classification pertinente que nous souhaitons partager.

Sensibiliser : quel est l’objectif ?

La sensibilisation vise à augmenter l’importance accordée au climat dans les choix individuels.

Lorsqu’on prend une décision, plusieurs “valeurs” peuvent entrer en jeu, comme par exemple :

• Le temps : je dois me rendre à tel endroit : quel est le trajet ou le moyen de transport le plus court ?
• Le coût : je fais un achat : quel est celui qui coûtera le moins cher ?
• La santé : je choisis une boite de céréales : Quelle est celle qui a la meilleure composition pour ma santé ?
• L’aspect social : je veux acheter un sac : je vais choisir celui dont plusieurs personnes m’ont parlé ou celui que tout le monde convoite
• Le confort : je règle le thermostat dans mon bureau : à quelle température serai-je le plus confortable ?
• Le plaisir : je planifie mes vacances : quelle activité me procurera le plus de plaisir ?

Sensibiliser, c’est intégrer le climat comme critère de décision et faire en sorte que ce critère devienne très important.

6 niveaux de sensibilisation

On peut identifier 6 niveaux de sensibilisation, chacun associé à des actions spécifiques permettant d’évaluer où se situe une personne :

• Niveau 0 : Indifférence ou réaction négative envers le sujet climatique.
  • « Je m’en fous du climat. Ça ne m’intéresse pas du tout. »
  • Ou “quand j’entends parler du climat, ça me met de mauvaise humeur”
• Niveau 1 : Reconnaissance de l’importance du sujet climat sans recherche d’informations.
  • « Je sais que le climat est important, mais je n’y pense pas souvent et je ne cherche pas à m’informer sur le sujet. »
• Niveau 2 : je m’intéresse au sujet
  • « quand je vois des informations sur le climat ou sur comment agir, j’écoute ou je lis : ca m’intéresse. »
• Niveau 3: je me sens concerné·e
  • « Le climat influence certaines de mes décisions, et je participe aux discussions à ce sujet. »
• Niveau 4 : je suis proactif ou proactive
  • « Le climat est un critère fréquent dans mes choix, et j’en parle souvent autour de moi. »
• Niveau 5 : agir pour le climat fait partie de mon identité
  • “dans quasiment toutes mes décisions, je tiens compte des aspects climat : ca me définit”

L’objectif de la sensibilisation est de favoriser la progression des participant·es vers les niveaux supérieurs.

Jouer sur les émotions : la clé de la sensibilisation

La sensibilisation relève de l’aspect affectif et nécessite de jouer sur les émotions. Deux approches sont possibles :

Faire peur

Cette première approche consiste à mettre en avant les conséquences négatives possibles sur la planète et sur l’avenir pour générer de l’anxiété. L’objectif, c’est de pousser les personnes à passer à l’action pour éviter les conséquences dépeintes.

Exemple : C’est ce qu’on fait avec les enfants lorsqu’on leur dit “si tu ne ranges pas ta chambre, je vais me fâcher”. On espère que la peur poussera à agir.

Cette stratégie est-elle efficace pour le climat ?

D’après les chercheurs, oui, elle peut être efficace.
Mais à une condition : proposer des solutions qui soient à la hauteur des enjeux. Lorsque la personne sait ce qu’elle peut faire et qu’elle voit que ce qu’elle peut faire est à la hauteur des enjeux, alors oui, lui faire peur peut la faire passer à l’action.

En revanche, cette stratégie peut aussi être dangereuse et déboucher sur le désengagement. En effet, si les émotions sont trop négatives ou si la personne a l’impression que les solutions ne sont pas à la hauteur des enjeux, la personne va vouloir se couper de ce qui génère des émotions aussi négatives. Elle risque donc dorénavant d’éviter le sujet du climat.

Donner envie

La deuxième approche consiste à se concentrer sur les solutions et les bénéfices positifs d’un changement de comportement. L’idée est de brosser un futur désirable pour susciter l’envie de s’engager.

Le principe est le suivant : “on va devoir faire différemment, c’est vrai, et vous avez des choses à y gagner : vous allez avoir plus de temps, les relations humaines seront de meilleure qualité, on se nourrira peut-être mieux, il y aura peut-être moins d’injustice”.

Et en fait l’enjeu, là, c’est d’utiliser des émotions positives comme moteur du changement.

Chez WeNow, c’est le choix qu’on préfère.

Conclusion : il faut sensibiliser, mais il faut aussi faire passer à l’action dès maintenant !

En conclusion, sensibiliser, c’est :

1. intégrer la valeur du climat dans les choix quotidiens des individus
2. faire monter l’importance de ce critère par rapport à tous les autres critères

Passer du niveau 1 au niveau 5 prend du temps, et tout le monde ne franchira pas les 5 niveaux.

Pourtant, on a besoin que les gens passent à l’action pour le climat aujourd’hui. Il est donc nécessaire d’utiliser d’autres leviers que la sensibilisation.

Chez WeNow, on utilise deux autres leviers :

• le changement de cadrage : plutôt que de tout centrer sur la valeur climat, nous mettons en avant les avantages directs pour les individus par rapport aux autres valeurs qui comptent pour eux comme les économies d’argent ou leur santé. On pourra dire par exemple “si vous faites du vélo, vous allez avoir moins mal au dos. “
• la “ludification” : utiliser d’autres leviers de motivation qui vont donner envie de s’y mettre. Or, on sait que nos actions modifient nos croyances. Donc faire passer à l’action pour jouer est un bon moyen d’embarquer les gens sur le long terme.

Pour en savoir plus sur nos actions :