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Climat : 2 millions de citoyens mobilisés, et après ?

17 janvier 2019 - par Valérie Mas

Image décorative.

C’est un cap historique dans la bataille contre le réchauffement climatique. En moins d’un mois, l’Affaire du Siècle a récolté plus de 2 millions de signatures. En demandant massivement des comptes à l’Etat pour son inaction climatique, les français montrent qu’ils sont sensibilisés et ont envie d’agir en faveur du climat. Mais après l’enthousiasme collectif, comment passer à l’action ? Et comment l’Etat peut accompagner concrètement le changement ? D’ailleurs, le peut-il vraiment ?

L’Affaire du Siècle : un point de départ

Attaquer l’Etat en justice pour le forcer à agir ? Peut-être qu’il fallait en arriver là pour sortir du scénario catastrophe. Car malgré les innombrables cris d’alertes et prévisions scientifiques, l’Etat a pris beaucoup de retard. Et les engagements pris lors de la COP21 sont loin d’être respectés. Malheureusement, au rythme actuel, on fonce plutôt vers les 3 à 5°C d’ici la fin du siècle. Autant dire que c’est un scénario dont personne ne veut. Un scénario tellement destructeur que la solution de facilité serait bel et bien de faire l’autruche jusqu’au bout.

Cette mobilisation massive des citoyens marque une première victoire psychologique. Qui est de taille. Saviez-vous que l’Affaire du siècle a même dépassé la pétition contre la hausse des prix du carburant ?

Attaquer l’Etat sert-il à quelque chose ?

L’Etat français n’est pas le seul à avoir été attaqué en justice pour inaction climatique : les Pays-Bas, la Belgique, la Colombie, le Pakistan, les Etats-Unis sont passés avant. Dans plusieurs pays, la justice a donné raison aux plaignants. Aux Pays-Bas, par exemple, cela a eu une conséquence concrète. Le tribunal de La Haye a ordonné au gouvernement néerlandais de réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays, plus drastiquement et plus rapidement que prévu. D’ici à la fin de l’année 2020, les émissions de COnéerlandaises devront ainsi baisser d’au moins 25% par rapport à leur niveau de 1990. Avant le procès, l’objectif était de 17 %.

De la prise de conscience à l’action

Le succès de la pétition marque un taux de sensibilisation à l’écologie inédit en France. Les français demandent à l’Etat d’agir. Pourtant, l’actualité récente nous l’a bien démontré, les politiques publiques ne sont pas simples à mettre en place. La mise en place d’une écotaxe sur les carburants, censée réduire la consommation d’énergies fossiles, et donc réduire fortement les émissions de CO2, a eu un impact sur le pouvoir d’achat. Elle a été à l’origine du mouvement des gilets jaunes.

Le gouvernement a donc la difficile tâche de mettre en place la transition énergétique tout en étant attentif à son impact social. Car on ne peut pas demander à une famille nombreuse, à faibles revenus, habitant en zone rurale, d’abandonner la voiture. Surtout quand elle n’a pas d’autres moyens de transport. Difficile aussi pour un agriculteur de passer au tout bio, s’il ne peut pas vendre ses productions à un prix qui lui permette de vivre décemment. Que peut faire l’Etat ?

Miser sur les solutions rentables et bas carbone

Pour accélérer la transition énergétique, l’Etat peut faciliter l’accès à des solutions économiques qui soient à la fois rentables, créatrices d’emploi et respectueuses de l’environnement. Car ces solutions existent déjà. Mais il est urgent de les intégrer au quotidien de tous.

C’est ce que prouve notamment Bertrand Piccard, qui sélectionne 1000 solutions efficaces et à la fois rentables. Elles portent le label Solar Impulse Efficient Solution : « une vraie action politique permettra au gouvernement d’aller beaucoup plus loin et d’utiliser ces solutions (…) car s’il n’y a pas de règlementations, d’incitations, ou une vraie démarche politique, toutes ces innovations resteront dans les startups, au lieu d’être utilisées par tous. »

Les institutions publiques ne sont pas LA solution

Pour sortir de la crise climatique, il devient urgent de changer de paradigme. De sortir d’une logique de la recherche du profit à court terme. Et de réfléchir à quels sont les moyens de production, de commercialisation, de consommation qui n’épuisent plus les ressources naturelles. Sur ce point-là, on découvre que les institutions publiques sont dans l’impasse. Comme l’a prouvé la dernière COP. Les institutions publiques ne servent plus de garant de l’intérêt général. Les intérêts individuels de chaque Etat empêchent de trouver des solutions pour l’intérêt public de l’Homme avec un grand H.

Faut-il donc attendre la solution des Etats ou bien faut-il que tout le monde s’y mette ? La prise de conscience populaire donne du poids à la société civile pour venir réclamer aux entreprises des actions en faveur du climat. En fin d’année dernière, par exemple, un groupe de salariés actionnaires du géant du commerce en ligne a déposé une résolution pour obliger Amazon à présenter un plan de lutte contre le changement climatique. Et ces exemples se multiplient.

Le rôle responsable des entreprises

Par ailleurs, les entreprises responsables existent déjà ! Elles se regroupent notamment derrière le label BCorp qui montre leur engagement pour une mission sociétale. Et à impact positif. Parmi ces solutions, WeNow est elle aussi une entreprise BCorp qui met la mission sociétale et environnemental au cœur de sa stratégie.

Enfin, à notre niveau aussi, chaque citoyen peut agir.  Et si on commençait déjà par éviter le gaspillage ? Energétique, alimentaire, vestimentaire… A tous les niveaux, de meilleurs choix sont disponibles pour adopter un comportement plus responsable. Mais ce changement ne sera réussi que si l’Etat, les entreprises et les citoyens s’accordent vers un modèle neutre carbone.

Et vous ? Qu’est-ce qui vous motive à passer à l’action climatique ?