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CSRD, TNFD : le reporting est-il le rôle des responsables RSE ?

9 octobre 2023 - par Valérie Mas

Image décorative.

Vous avez sans doute entendu parler de reporting RSE, de DPEF, puis plus récemment de CSRD et très récemment de TNFD
Depuis quelques années, les obligations de reporting des entreprises concernant leurs impacts se professionnalisent et se multiplient.

Une accélération des reportings extra-financiers

Les reporting sont de plus en plus nombreux et concernent de plus en plus d’entreprises.

  • le rapport RSE était initialement un document produit volontairement par certaines entreprises
  • Il est ensuite devenu obligatoire depuis 2017 pour les entreprises d’une certaine taille et a changé de nom pour devenir le DPEF ou « Déclaration de Performance Extra-Financière »
  • Avec la CSRD (Corporate Substainability Reporting Directive), l’obligation de reporting s’étendra également aux entreprises de plus de 250 salariés et à la plupart des PME cotées en bourse à partir de 2023.
  • Un dernier venu, le TNFD (Taskforce on Nature-related Financial Disclosures)a publié le 18 septembre 2023 un nouveau cadre de reporting pour viser encore plus de transparences sur les activités et sur les investissements.

Le reporting finit par monopoliser le temps des directions RSE

Si le reporting a toujours pris du temps aux équipes RSE, il semble aujourd’hui que ce temps devienne disproportionné par rapport à la taille des équipes et à leurs compétences :

  • souvent petites, les équipes RSE doivent désormais traiter un nombre croissant de données à collecter. Cela nécessite de coordonner de plus en plus de personnes.
  • en plus, les exigences légales changent régulièrement, ce qui nécessite des compétences de plus en plus pointues

Le baromètre des professionnels de la RSE émis par le Collège des Directeurs du Développement Durable pointe d’ailleurs ce phénomène du doigt : “L’augmentation des exigences de reporting et la nécessité de mobiliser l’ensemble des entités de l’entreprise constituent une charge de travail conséquente pour la fonction RSE. Les domaines à maîtriser sont complexes et multiples : analyse des externalités et impacts sur des domaines précis comme la biodiversité, décarbonation des chaînes de valeur. Les ressources humaines ne sont pas encore suffisantes pour répondre aux besoins qualitatifs et quantitatifs du terrain.” (source : Baromètre des professionnels de la RSE).

Quel rôle pour les directions RSE ?

S’il est utile et efficace que la finance s’empare de la RSE et que les entreprises soient obligées de mesurer et rendre publics leurs impacts, ne va-t-on pas un peu trop loin ?

A l’origine, les directions RSE ont été créées pour faire bouger l’entreprise : sensibiliser toutes les parties prenantes à leur impact, réussir à intégrer la RSE dans le quotidien des activités des collaborateurs et non comme un à-côté, réfléchir avec eux à trouver comment changer les pratiques de production, les modèles d’affaire, le partage de la valeur…

Comment faire quand on n’a pas de temps à y consacrer ?

Car le change management nécessite beaucoup de temps…

A l’heure où les entreprises ambitionnent d’aller au-delà de la RSE vers l’entreprise régénérative, peut-être serait-il bon de confier le reporting extra-financier aux équipes financières, pour que les équipes RSE retrouvent du temps pour faire vraiment bouger les choses dans l’entreprise ?